L’Organisation pour l’Alimentation et le Développement Local (OADEL) en collaboration avec Inades-Formation Togo ont inauguré le samedi 15 Octobre 2022 à Lomé, la 16ème édition du Festival de Films ALIMENTERRE, par la projection du film « Pour quelques bananes de plus : le scandale du chlordécone » et des débats.

Le film projeté a montré comment pour avoir quelques bananes de plus, un produit chimique hautement toxique appelé le  »chlordécone » (pesticide chimique) a été proposé aux producteurs pour lutter contre certains nuisibles.

Au final, le produit chimique a détruit la santé des producteurs agricoles, mais aussi des consommateurs, une histoire qui a ému plus d’un.

Les échanges à la suite du film ont permis de relever que certaines molécules qui rentreraient dans la fabrication du chlordécone se retrouveraient dans certains produits chimiques importés au Togo.

Les agriculteurs n’ayant aucun moyen de procéder à des vérifications.

« Il y a un réel danger pour les agriculteurs qui utilisent ces produits mais aussi pour le consommateur final qui mange le produit issu de cette agriculture. Il est vrai qu’au Togo, des textes encadrent l’utilisation des pesticides mais malheureusement le constat est que ces textes ne sont pas respectés ce qui fait que des pesticides non homologués se retrouvent sur les marchés du pays au vu et au su de tout le monde », déplore , Directeur Exécutif de l’OADEL. Tata Yawo AMETOENYENOU. 

« Ces pesticides chimiques sont hautement dangereux avec beaucoup d’effets néfastes sur la santé de tous et nous courons tous un grave danger si rien n’est fait », ajoute-t-il.

Quelles alternatives ?

Pour plusieurs participants, c’est bien de chercher à supprimer les produits toxiques mais à côté, il faut proposer des alternatives aux producteurs. Ces produits pointés du doigt sont certes toxiques mais efficaces pour le producteur qui les utilise.

Il faudrait donc au fur et à mesure être plus présent sur le terrain auprès des agriculteurs en les sensibilisant dans les langues locales mais aussi en leur proposant en même temps des alternatives aux produits chimiques.

Ils soutiennent que plusieurs raisons amènent les producteurs indépendamment de leur volonté à utiliser ces produits chimiques notamment les pénuries de main-d’œuvre, les problèmes liés au climat etc.

On constate aujourd’hui que beaucoup parlent de produits homologués, cependant dans les villages, c’est autre chose que ces produits dits homologués.

« Le contrôle doit devenir le travail de tout le monde. Nous sommes tous consommateurs et l’État est dans la vision de faire consommer à la population les produits locaux. Mais pour consommer local, il faut que le produit soit sain. Chacun de nous est donc appelé à être très vigilant pour dénoncer tout produit qui n’est pas propre à la consommation. C’est vrai qu’il faut consommer local mais ces produits doivent être sains« , invite Kafui Ameyo Adovon, directrice de la consommation locale intervenant lors des discussions.

Pour cette 16 ième édition du Festival de Films ALIMENTERRE au Togo, des projections de films, des sensibilisations en faveur des agriculteurs et des consommateurs se tiendront dans plusieurs communes de la ville de Lomé et de la région de la Kara (nord-Togo) jusqu’au 30 Novembre 2022. L’OADEL et ses partenaires vous invite la population à faire massivement le déplacement lors de ces évènements. L’évènement a pris fin avec une dégustation de mets et de pains locaux.

Le Festival de Films ALIMENTERRE, parce que notre avenir se joue dans nos assiettes.