À Lomé, la jeunesse africaine se prépare à faire entendre sa voix sur l’avenir de l’alimentation et de l’agriculture. Du 6 au 10 août 2025, l’Organisation pour l’Alimentation et le Développement Local (OADEL) organise la première édition du Forum International des Jeunes sur la Souveraineté Alimentaire (FIJ-SA). L’événement est placé sous le thème « Femme, agriculture et alimentation ».
A en croire ses initiateurs, ce forum vise à offrir aux jeunes de tout horizon et à toute personne curieuse, un cadre de réflexion, de partage d’expériences et de propositions autour des enjeux et défis de la souveraineté alimentaire en Afrique.

« Dans un monde où on fait face chaque jour à des crises liées à l’environnement et au climat, et aussi des crises liées à notre souveraineté alimentaire, il nous faut initier ces cadres de réflexion pour que les jeunes puissent débattre et apporter leur contribution à la thématique importante de la souveraineté alimentaire », indique Eya Nadège Tougan, chargée de projet à OADEL..
Le Forum abordera notamment les questions liées aux politiques agricoles et alimentaires de Etats africains, celles liées aux questions de financement de l’agriculture, de semences et aux questions des dépendances croissantes des pays africains aux importations pour nourrir leurs populations.
Entre 150 et 200 jeunes participants sont attendus, en provenance notamment du Togo, du Burkina Faso, du Sénégal et du Mali. Aux côtés de ces jeunes engagés, seront présents des experts nationaux et internationaux, des représentants d’institutions publiques, des organisations paysannes, des chercheurs, des entrepreneurs agricoles et des membres de la société civile.
Un programme riche et varié
Le Forum International des Jeunes sur la Souveraineté Alimentaire proposera une série d’activités diversifiées, mêlant moments de réflexion, échanges pratiques et manifestations culturelles. Au cœur de la programmation figurent des panels et tables rondes thématiques qui permettront d’approfondir les enjeux majeurs liés à l’alimentation durable et à la place centrale des femmes et des jeunes dans ce secteur.
Le panel inaugural posera les bases en revenant sur le concept même de souveraineté alimentaire : son histoire, ses avancées, mais aussi ses limites et les perspectives à envisager pour l’avenir.

Les débats se poursuivront avec un second panel dédié à la contribution concrète des femmes et des jeunes, à travers le prisme d’expériences d’incubateurs d’entreprises, d’entrepreneurs agroalimentaires et de producteurs agricoles.
La question cruciale des semences agricoles sera au centre du troisième panel, qui examinera les enjeux politiques, économiques et environnementaux liés à leur production et leur accessibilité, essentiels pour garantir l’autonomie des paysans et la sécurité alimentaire des populations.
Par ailleurs, le forum mettra en lumière la nécessité de « décoloniser » l’alimentation, un thème au cœur du quatrième panel, pour promouvoir une souveraineté alimentaire réelle, ancrée dans les savoirs locaux et les ressources du continent.
Des tables rondes pour approfondir les enjeux clés
En complément, plusieurs autres thématiques seront abordées lors de tables rondes : les causes et conséquences de la malnutrition, ainsi que les approches possibles pour y remédier ; les réalités et défis de nourrir les populations avec des produits locaux ; et enfin, les politiques et stratégies de promotion de ces produits, en questionnant les attentes vis-à-vis des États.
Au-delà des panels, le forum proposera également plusieurs tables rondes thématiques visant à engager des discussions ciblées sur des questions essentielles pour renforcer la souveraineté alimentaire en Afrique.

La première table ronde sera consacrée aux rôles et défis des jeunes et femmes entrepreneurs agroalimentaires ainsi que des producteurs locaux dans la promotion de la souveraineté alimentaire et l’accès aux aliments locaux. La deuxième table ronde abordera la problématique cruciale des financements agricoles et des entrepreneurs agroalimentaires, questionnant leur efficacité et les mécanismes à améliorer pour soutenir durablement ces acteurs. La troisième session traitera des coopératives de production agricole et agroalimentaire, en s’interrogeant sur leur fonctionnement, leurs succès mais aussi les défis liés à leur accès au financement.
Les enjeux liés aux semences paysannes, garantes d’une agriculture résiliente et durable, feront l’objet de deux tables rondes complémentaires. La quatrième table ronde s’intéressera aux conditions nécessaires pour que ces semences locales jouent pleinement ce rôle, tandis que la cinquième mettra en garde contre les risques que représente l’accaparement des semences par des intérêts privés.
Enfin, la sixième table ronde se concentrera sur l’organisation et les contraintes entourant la production et la commercialisation des semences en Afrique.
À noter que le FIJ-SA se tiendra sur le même site et aux mêmes dates que le Festival La Marmite (FESMA), un événement culinaire majeur au Togo. Cette coïncidence n’est pas fortuite : elle vise à créer une véritable synergie entre les réflexions stratégiques sur la souveraineté alimentaire et la valorisation des savoir-faire culinaires portés par les femmes et les jeunes venus des quatre coins du pays.
Source: Société Civile Médias