Le mardi 09 novembre 2021 a été marqué à Lomé par un évènement : La conférence de presse tenue par l’Organisation pour l’Alimentation et le Développement Local OADEL. L’objectif pour les organisateurs était d’inciter davantage les togolais à consommer local. C’était à travers le lancement de leur deuxième bulletin d’information et d’éducation sur la consommation locale titré « UN POULET LOCAL VAUT DEUX POULETS IMPORTÉS ».
Pour OADEL, la volaille assure plus de la moitié (69%) du taux de couverture en protéine animale (FAO, 2017). En effet, La volaille est l’une des meilleures sources de protéines animales surtout pour les populations à faible revenu. Pour cause c’est un animal à cycle court, bas prix, des protéines de haute valeur biologique, faible teneur en matières grasses, des vitamines du groupe B, des minéraux/oligo-éléments, et n’a généralement pas d’interdit religieux.
Selon les données du Ministère de l’Agriculture, élevage et du développement rural (MAPAH, 2020), l’effectif de volaille produit au Togo est passé de 8 600 000 têtes en 2010 à 26 296 938 en 2019 soit une croissance d’environ 20,6% au cours de la décennie. Pour les élevages modernes, l’effectif des pondeuses a triplé sur cette même période passant de 385 743 têtes à 909 561, les poulets de chair sont passés de 66 383 têtes à 181 389. Cette nette évolution traduit la demande sans cesse croissante de la population en produits de volaille. Ceci est dû à l’augmentation du pouvoir d’achat de la population et les nouveaux styles alimentaires urbains. L’offre en produits de volaille est alors en constante augmentation pour satisfaire cette demande.

Tata Yawo AMETOENYENOU, Directeur Exécutif de l’OADEL
L’alimentation occupe près de 80% des coûts de production des poulets produits localement fait à petite échelle. Et les petits producteurs locaux ont du mal à maîtriser les moyens d’optimiser les ingrédients utilisés dans la production.
« Pour augmenter notre capacité de production et proposer les mêmes prix que les poulets importés, il faut que les producteurs au niveau national soient subventionnés. L’autre chose aussi est que les aléas climatiques rendent difficile la production du maïs et du soja. Il faut arriver aussi à soutenir les producteurs de céréales afin de renforcer leur résilience au climat pour qu’ils puissent proposer des produits avec des prix abordables », note Kudjo Moussou, membre de l’ANPAT.
Malheureusement, cette offre qui représente une opportunité pour les producteurs locaux peine à être effective à cause des quantités considérables de viandes de volailles importées. Ces importations exacerbent la concurrence des produits locaux par leur faible coût, posant ainsi le problème de compétitivité des poulets locaux et sapant les efforts de ses producteurs. L’élevage intensif dont est issu ces volailles importés a mis en évidence des préoccupations de plus en plus reconnues en matière de sécurité sanitaire notamment des dangers chimiques (résidus d’hormones/d’antibiotiques, métaux lourds) et microbiologiques.
Ces dernières années, le gouvernement togolais manifeste une grande volonté d’action pour le consommer local. C’est ainsi que des mesures d’incitation pour la substitution partielle des poulets importés ont été prises. Pour renforcer ces efforts et dans le cadre d’outiller les populations à faire des choix alimentaires en toute conscience que s’inscrit l’édition du nouveau bulletin d’information et d’éducation sur la consommation locale consacré au poulet. Le thème étant : « Un poulet local vaut deux poulets importés ».